«Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour». (Lc 24, 35-48)
En ce temps de Pâques, nous sommes invités(es) à méditer sur la résurrection de Jésus. Curieusement, pour y arriver, il ne faut pas se focaliser sur son aspect inexplicable humainement. On doit plutôt s’en tenir au mouvement dont elle est l’aboutissement. Elle constitue le fruit du long cheminement de Dieu avec son peuple et avec toute l’humanité. C’est ce récit qui nous est transmis par les Écritures. Lorsque Jésus Ressuscité apparaît à ses disciples, c’est là qu’il retourne pour se faire reconnaître et comprendre. Il continue de leur enseigner sa mission et le nouvel essor qu’elle va prendre à travers eux. Il leur prépare même du poisson grillé, signe qu’il n’est pas un fantôme. Il leur partage encore une fois le pain et le vin, comme à la dernière Cène. C’est bien le même Seigneur. Il ouvre leurs esprits aux Écritures et ils découvrent enfin qu’ils font partie de la continuité du plan de Dieu. Ils comprennent qu'il est vraiment le Messie, le Christ, le Fils du Dieu Vivant. Puis, il les envoie: «c’est à vous maintenant d’être mes témoins». Nous sommes, à notre tour, les héritiers et les héritières du grand dessein de Dieu. Nous sommes les enfants spirituels des premiers et des premières disciples. Nous sommes les porteurs et les porteuses de l’amour du Ressuscité, toujours présent et agissant en ce monde. Quelle Bonne Nouvelle! C’est uniquement en fréquentant les Écritures et la communauté croyante que nous pourrons saisir de l’intérieur ce que signifie vivre en ressuscités!
Illustration: Les Tournesols (ou Vase avec quinze tournesols) par Vincent Van Gogh (huile sur toile, 1888, conservée à la National Gallery à Londres).
La toile que je vous suggère de découvrir ce matin constitue un chef-d’œuvre de l’art moderne. Il s’agit de la 4e d’une série de sept tableaux peints par Van Gogh entre 1888 et 1889, lors d’un séjour à Arles et représentant des tournesols. La collection est devenue une icône du mouvement impressionniste, qui cherche à exprimer les émotions et les sentiments par le biais de la peinture. Cette première de deux «répétitions» a été créée pour son ami Paul Gauguin, qui s’était annoncé pour une visite. La fleur jaune, qui reste tournée vers le soleil comme pour le contempler, symbolise le respect, l'admiration et l'amitié, un choix idéal pour représenter la fascination de l'artiste pour son ami. L'œuvre a finalement été acquise par la National Gallery en 1924.
Le tableau est rempli de vie et d’émotion. On y observe de grands tournesols qui semblent déborder de la toile. La couleur jaune, que Van Gogh affectionne particulièrement, exprime son goût pour la nature, les couleurs vives et les tons pastel. Le symbolisme du tournesol dépeint également la beauté et la vie. Signifiant la loyauté et la dévotion, les tournesols offrent une métaphore des états d’esprit de l'artiste, racontant l’évolution de la nature et de la vie humaine elle-même.
Van Gogh voit aussi dans le tournesol un signe religieux. Cette fleur personnifie le divin et le sacré, elle cherche la lumière du soleil comme chaque être humain cherche Dieu et la spiritualité. Dès les premières lueurs de l’aube, elle regarde vers l’est, tournée vers le soleil levant, puis elle progresse avec lui toute la journée. On peut encore y trouver une dimension philosophique, puisque l’artiste représente les fleurs de tournesols dans toutes leurs phases de développement. Elles suivent un cycle bien défini: en boutons, épanouies, fanées puis en graines, rappelant ainsi les différentes périodes de la vie.
En ce dimanche, quelle belle image pour parler de l’humain. Cherchons à comprendre notre condition de ressuscités en nous tournant nous aussi vers la vie et l’amour qui, comme le soleil, brillent pour les bons comme pour les méchants.
Bon temps pascal!