«Ils vivent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui». (Jn 1, 35-42)
Les dernières semaines n’ont pas été de tout repos. Pour certaines personnes, le passage de 2023 à 2024 a eu un goût de tourtières et de bûches de Noël partagées en famille ou entre amis.es. Mais plusieurs ont aussi vécu les contre-coups des grèves dans notre système scolaire et notre réseau de santé. La saturation et le débordement de nos urgences se poursuivent avec des sommets de virus respiratoires et d’influenza. Et les conflits dans le monde continuent de s’envenimer. Le Noël d’amour et de paix que nous avons chanté n’est pas un remède miracle, c’est une pause pour prendre du recul et nous relancer. C’est un retour à l’essentiel de notre foi pour nous permettre de garder notre espérance vivante et active notre charité.
Ce dimanche, la liturgie nous ramène au temps de l’Église (formule que je préfère de loin à celle du temps ordinaire). C’est le temps où nous suivons le Christ et construisons notre vie de Ressuscité avec Lui, malgré tous les nuages qui nous entourent. Le temps de la croissance de l'Église est évoqué par la couleur verte des vêtements liturgiques qui symbolise l'espérance mais rappelle aussi la force de la vie végétale.
Aujourd’hui, Jésus appelle ses premiers disciples... Jean-Baptiste est avec deux de ses disciples et il leur désigne Jésus. Ils partent aussitôt et le suivent toute la journée. L'un d'eux est André, le frère de Simon-Pierre. Touché, remué et convaincu, il va trouver son frère Simon pour lui dire: « Nous avons trouvé le Messie ». Puis ils reviennent ensemble vers lui. Tout de suite, Jésus posa son regard sur lui et dit : «Tu es Simon, fils de Jean; tu t’appelleras Kèphas» -ce qui veut dire: Pierre. Changement de nom: nouveau départ et nouvelle mission.
À l’image des deux frère, André et Simon-Pierre, sur qui Jésus pose un regard d’amour et de tendresse, le Christ pose aussi son regard sur moi. Je ne sais pas toujours ce qu’il attend de moi. Il saura bien me faire signe en son temps pour clarifier ma mission. Mais son regard bienveillant fait partie de mon identité de croyant ou de croyante. Peu importe mon histoire de vie, ma situation, mes soucis, ma condition, le Christ est avec moi. Il est de mon côté. Ce chemin d’hiver 2024, qui commence littéralement dans une tempête de neige bien québécoise, il veut le marcher avec moi. Finalement, j’aurai toujours le choix de faire route en solitaire ou de saisir la main qu’il me tend. C'est la vraie liberté des enfants de Dieu.
Bon dimanche!
Claude Pigeon