01 Dec
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Pour ce temps d’Avent et de Noël 2024, je vous propose de découvrir les œuvres tout en couleur de Bernadette Lopez, théologienne et artiste d’origine espagnole, vivant à Fribourg en Suisse et travaillant à temps partiel comme aumônier d'hôpital à Morges, au bord du lac Léman. 

Bernadette a appris son art par elle-même et son sujet de prédilection ce sont les textes bibliques. Ceux-ci se sont d'abord imposés à elle à travers son expérience de catéchète en paroisse. «La toile vient de la lecture de la Bible. La Parole précède l’image, toujours.», confie l’artiste. Les couleurs vives et contrastées qui caractérisent son œuvre jaillissent en elle «comme un geyser». Pour créer ses œuvres, Berna, comme on la surnomme, a opté pour l’acrylique, un matériau qui sèche rapidement, ce qui lui permet d’épaissir ou d’alléger les couches de couleur facilement et de donner du relief à ses œuvres. Son but est d’inviter les spectateurs que nous sommes à réfléchir, à nous remettre en question. Elle peint des couleurs vives car «La Parole de l’Évangile, elle percute! Elle ne doit pas nous confirmer dans nos certitudes ou nos habitudes». Ce n’est pas une simple illustration du texte. «Ma peinture est en ce sens très catéchétique». L’artiste reconnaît trois maîtres: Marc Chagall et Arcabas pour les couleurs vives, «et leur interprétation des textes bibliques!», puis Georges Rouault, pour les visages aux traits marqués.

Je vous invite donc à prendre avec moi le chemin de l'Avent et à vivre un temps de Noël différent. Laissons-nous toucher par la beauté des textes évangéliques des dimanches et fêtes à venir et approfondissons leur sens en contemplant les œuvres tout en couleur et en lumière d’une femme de foi au grand cœur, Bernadette Lopez. 

Quant aux commentaires, je les emprunterai à Marie-Dominique Minassian, théologienne suisse spécialisée dans l'étude des moines de Tibhirine, un groupe de moines trappistes assassinés en Algérie en 1996. Elle est associée à l'Université de Fribourg et participe également au groupe évangile et peinture.

Illustrations et commentaires des prochains dimanches seront donc empruntés à l’équipe Évangile et Peinture (www.evangile-et-peinture.org) qui fait un travail extraordinaire d’éducation de la foi, en passant par un sentier neuf. Je vous invite donc à découvrir avec moi leur passion et à la partager...

Évangile selon saint Luc (21, 25-28.34-36).

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue:  «Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme.»

COMMENTAIRE

“Voici venir des jours”… dit le prophète… des jours cataclysmiques, enchaîne Jésus… nous ne sommes pas vraiment habitués à l’entendre parler ainsi. Et c’est encore plus déroutant de penser qu’il est en train de parler de sa venue, de son retour. Les puissances cosmiques en sont toutes retournées. Et nous? Parmi toutes les nouvelles du monde qui nous bombardent en permanence, qu’est-ce que cette nouvelle provoque en nous? Jésus sait que ce qui vient va tous nous plonger dans le désarroi, la peur, voire la terreur. Tous? Peut-être pas… car il nous donne la clé pour nous extraire de la spirale d’écrasement qu’une telle perspective pourrait induire.

Il nous invite à continuer de faire une lecture profonde de toutes choses, c’est-à-dire à discerner Dieu et sa présence en tout événement. Cette capacité relève de ce retirement de soi que crée la prière pour laisser la place à celui que nous voulons accueillir au creux de nos vies. Jésus nous invite à nous retirer dans la chambre haute pour regarder toutes choses depuis ce cœur à cœur. Nous sommes aujourd’hui l’espace de sa présence, sa caisse de résonance, son point de vue ici et maintenant. C’est nous qui pouvons être ces oasis « en-silencés », où reposent la parole et l’assurance d’un Autre. C’est nous qui pouvons être ces présences enluminées où l’on peut se reposer de la nuit. C’est nous qui pouvons être ces hôtes de l’histoire en train de se déployer: Jésus vient. Et il nous prend pour témoins. Son jour vient, et il nous presse qu’il soit là, car il est bien le fin mot, le dernier mot de notre histoire. Il est notre force pour traverser toute tribulation jusqu’à la dernière.

Nous avons l’expérience de la nuit, mais aussi du jour qui se lève et de tous ceux qui sont dans son attente. La confiance est l’auberge de notre force, la prière, notre tour d’observation, notre point de vue essentiel, notre discernement permanent qui nous garde dans le flux de cette histoire qu’aucune autre ne saurait occulter. Nous sommes les gardiens du phare pour que tous puissent trouver refuge au cœur de toutes leurs angoisses.

Jésus, viens, que nous puissions tous nous abriter au port de ta présence.

Auteure: Marie-Dominique Minassian

Équipe Évangile&Peinture

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